Les
sociétés évoluent-elles ? |
Les chercheurs en sciences
humaines ont appris à se méfier de certaines conceptions
évolutionnistes des sociétés (présente dans
ces domaines bien avant Darwin), notamment celles qui ordonnent
celles-ci des plus simples aux plus complexes, ou des plus "primitives"
au plus "civilisées". Dans le passé, ces conceptions ont
souvent été associées à une
hiérarchisation des êtres humains, qui a pu être
utilisée pour justifier "scientifiquement" les pires
dérives : esclavage, colonialisme, génocides, racisme,
etc. Une fois rappelé les origines de cette méfiance et
les diverses significations de la notion d'évolution, on peut
explorer succinctement quelques débats sur l'évolution
des sociétés humaines, dont, entre autres, pour les
sociétés occidentales : l'émergence et
l'accentuation de la notion d'individu, la "civilisation des moeurs",
la constitution d'états bureaucratisés, la mondialisation
des échanges, etc.
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Michel Grossetti est chercheur et
sociologue au CNRS. Il a publié entre autres "Sociologie de
l'imprévisible. Dynamiques de l'activité et des formes
sociales" (Paris, PUF, 1995), "Science, industrie et territoire
(Toulouse, PUM, 1995) et "Introduction aux
methodes statistiques en sociologie" (avec Th. Blöss, PUF, 1999).
Il a
aussi dirigé avec Philippe Losego, "La territorialisation de
l'enseignement supéieur et de la recherche. France, Espagne,
Portugal
(L'Harmattan, 2003) |
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